Artiste incontournable de notre Incroyable Cabaret de Noël, Marc Métral est mondialement connu pour ses talents de ventriloque. Marc Métral et L’Evenement Spectacle, c’est avant-tout une histoire de coeur et une collaboration artistique qui se compte en plusieurs décennies. Pour nous, Marc Métral répond à 7 questions sur son métier, ses débuts, son processus de création, l’avenir de la ventriloquie et le plus beau souvenir de sa carrière.

  1. Quand et comment avez-vous démarré votre métier de ventriloque, si unique au monde ?

J’ai démarré mon métier un peu par hasard, puisque mes parents étaient agriculteurs. On était 7 enfants à la maison et pour se faire un peu d’argent de poche on travaillait pendant les vacances. J’ai donc commencé à travailler au Village Vacances Famille (VVF) de Balaruc-les-Bains à côté de Sète dès que j’ai eu 16 ans pour faire animateur de ce club de moussaillon auprès d’environ 150 enfants. Il y avait le repas de midi, et quand il faisait chaud les enfants ne mangeaient pas donc j’ai eu l’idée de faire une marionnette qui s’appelait Chochotte, et je leur racontais une histoire dès qu’un enfant avait fini sa viande. Et d’année en année, les parents venaient pour regarder derrière la vitre. Pour en faire un métier, le travail a été énorme mais l’idée est venue de là.

 

  1. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce qui me plaît le plus dans mon métier c’est de donner de la joie. C’est d’arriver à faire rire des gens en quelques minutes pour qu’ils oublient justement peut-être cette vie qu’ils n’ont pas choisi, puisque moi j’ai commencé par faire un DUT de gestion comptable pour que mes parents soient rassurés. Je suis ensuite allé à Paris pour faire l’école du cirque Gruss et avoir les grands axes du métier et travailler dans cet univers. J’ai tout de suite choisi ma passion avec tous les risques qui vont avec.

 

  1. Quel est le plus beau compliment que vous ayez reçu d’un spectateur ?

Ce n’est pas vraiment un compliment en particulier. C’est ce que j’ai fait au moulin rouge pendant 18 ans, c’est-à-dire qu’à la fin du spectacle je prenais 4 personnes du public et je les faisais monter sur scène. Je n’avais aucune difficulté à les faire monter parce qu’ils avaient aimé ce que j’avais fait auparavant et donc ils montaient naturellement. Pendant ce temps il y a 40 danseurs qui attendent derrière, et il fallait faire 12 minutes et pas une minute de plus, et j’ai toujours réussi à faire mes 12 minutes pendant 18 années, deux fois par soir, et à faire un tabac chaque soir.

 

  1. Quel est votre processus de création lorsque vous montez un nouveau numéro ?

C’est d’abord une idée. Je vais prendre un exemple qui est « Le chien abandonné ». J’étais à la Scala de Madrid en Espagne, et à la télévision j’ai vu un reportage sur les gens qui abandonnent leur chien avant les vacances. Avec mon épouse Viviane, on était complètement révolté ; j’avais déjà une émission à moi d’une demi-heure tous les mercredis sur Canal 3 à la télévision espagnole. Ce même sketch est souvent demandé au mois de Juin à la télé française ou ailleurs pour toucher le cœur des gens, il continue à très bien fonctionner.

On est donc parti de l’idée qu’il fallait faire quelque chose pour toucher le cœur des gens et on a créé ce sketch dans lequel le chien raconte ce qu’il lui est arrivé. J’ai construit la marionnette avec des yeux à la Droopy, à moitié ouvert, et puis on a cherché la voix qui allait.

Pour tous mes sketchs c’est comme ça. J’ai aussi une grand-mère grandeur nature qui est Clémentine. J’ai voulu refaire ma grand-mère maternelle qui était la première à me faire confiance, Florentine, et qui quand elle rigolait bougeait les épaules et ne faisait aucun bruit. La marionnette reprend ces caractéristiques-là.

 

  1. Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ? Un événement marquant ?

Là c’est assez clair, c’est mon audition à Britain’s Got Talent avec mon chien Wendy où je suis allé en 2015 à Londres pour faire une activité de plus. J’avais pris un an sabbatique au Moulin Rouge pour faire des choses que je n’ai encore jamais faites. Britain’s got talent m’a contacté et m’a demandé de passer.

Dans cette émission, Simon Cowell qui est un des jurys et créateurs de l’émission avait dit « Si un jour je vois un chien qui parle et qui chante, j’arrête le métier ». L’équipe ne l’avait pas prévenu que je passais et le résultat a été énorme, d’où la vidéo qui a fait 15 millions de vues et qui a été visionné un peu partout à travers le monde.

 

  1. Quelles ont été les principales évolutions de votre métier ces dernières années ?

La ventriloquie, c’est l’illusion de la voix et de la vue. On fait croire au public qu’une marionnette ou une poupée parle, et avec l’évolution de l’électronique maintenant, tout parle. Les voitures parlent avec le GPS, et je me suis demandé à un moment donné si mon métier n’était pas devenu complètement ringard et obsolète.

Jusqu’à ce que je réalise qu’il fallait revenir à des choses très authentiques et que rien ne remplacerait jamais ni les robots, ni ce contact humain qu’il y a entre le marionnettiste et sa marionnette. Donc nous avons encore des beaux jours devant nous. Il y a une dizaine d’années, je me suis dit qu’il fallait que je change de boulot, mais une machine n’aura jamais d’émotions heureusement.

Puis il y a eu l’éclatement du nombre de chaines de télévision, en même temps que la plus grande révolution qui a été internet. Avant cela, il fallait faire des brochures bien illustrées, trouver un agent, le convaincre pour ensuite envoyer ces brochures à des clients. Maintenant en un clic on voit ce qu’il se passe de l’autre côté du monde. Pour nous les artistes, ça a été l’occasion d’être en direct avec le public, et ça c’est révolutionnaire.

Il y a eu ça et le GPS, parce que quand on part en gala et qu’à 6h du soir on doit trouver la salle, le GPS est d’un confort total !

 

  1. C’est comment de travailler avec L’Evenement Spectacle ?

Alors il faut dire, je ne me souviens plus exactement quand j’ai commencé à travailler avec Djamel et Sadi Temal mais je crois bien que cela remonte à 25 ou 30 ans. Pour moi, ce ne sont pas des agents, c’est une famille dont la profession est agent artistique et producteur, mais c’est d’abord une famille dans laquelle j‘ai une confiance absolue, y compris concernant les choses qu’ils me disent et pour lesquelles je ne suis pas toujours ravi. J’ai totalement confiance en leur jugement, et ça n’a pas prix.

Par exemple, lorsque je jouais au Théâtre du Gymnase avec un spectacle qui ne marchait pas pour de multiples raisons, ils se sont déplacés, ils m’ont aidé et ils ont trouvé des solutions. Ils ne laisseront jamais un artiste dans le pétrin ou dans les ennuis, et pour nous artistes ça n’a pas de prix.  Il faut dire aussi qu’ils ont une vision tout à fait juste de ce qui peut fonctionner auprès du public ou ne pas fonctionner en fonction de l’époque et des besoins des gens. C’est une collaboration qui est stable car elle est de qualité.